Depuis l’Antiquité, dans le monde du travail, employeurs et organisations salariales ont pris la mesure de l’importance du bon état de santé des salariés.
Au fil des siècles, des lois ont été promulguées et des institutions créées pour que chaque salarié puisse exercer dans les meilleures conditions possibles.
Héritage historique
Dans l’Egypte Antique, les Pharaons déléguaient déjà des Médecins afin de veiller sur l’état de santé de leurs ouvriers bâtisseurs de temples funéraires. Sous l’Empire romain, des masques en vessies animales étaient proposés aux esclaves qui travaillaient dans les mines de cinabre afin de les protéger contre les émanations toxiques.
Au XVIIIè siècle, le Docteur Ramazzini a publié un traité sur la médecine du travail et l’hygiène professionnelle. Cet ouvrage fit longtemps figure de référence. Sous Napoléon, les premiers Médecins du travail furent mis en place pour surveiller la santé des mineurs.
Evolution législative et institutionnelle
Pour protéger les travailleurs et notamment les conditions de travail des enfants, la France a crée en 1874 l’Inspection du travail. Puis, ce sont les syndicats qui ont permis l’émergence de la médecine du travail telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec pour objectif principal la préservation de la vie des travailleurs.
Au XXè siècle, de nouvelles avancées ont été réalisées par le biais de la loi de 1946 imposant aux employeurs la création et le financement de services médicaux pour leurs salariés. Plus récemment, ont été instaurés les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) pour renforcer encore davantage la protection des travailleurs.
La réalité actuelle de la santé au travail
Aujourd’hui, les entreprises et les institutions considèrent toujours la santé au travail comme une préoccupation majeure.
Selon la loi, les employeurs doivent veiller à la santé et à la sécurité de leurs salariés en mettant en place des actions de prévention, d’information et de formation.
Les Services de Prévention et de la Santé au Travail jouent un rôle crucial dans cette mission, accompagnant des millions de salariés à travers le pays. Pourtant, malgré les progrès réalisés, des défis persistent.
Défis et perspectives
La lutte contre de graves accidents mortels reste une priorité. Malgré une baisse significative du nombre d’accidents du travail ces dernières décennies, le nombre de décès reste préoccupant, notamment dans des secteurs tels que la construction, l’agriculture ou encore l’industrie.
Parallèlement, la prise en charge des maladies professionnelles et des risques psychosociaux constitue un enjeu majeur. Les troubles musculo-squelettiques, les affections liées à l’amiante et les troubles psychologiques sont autant de défis à relever pour garantir la santé et le bien-être des travailleurs.
Conclusion : vers une approche globale
La santé au travail est aujourd’hui confrontée à de nouveaux enjeux.
Tout d’abord les nouveaux risques professionnels (stress, harcèlements, violences au travail, syndrome d’épuisement professionnel) qui nécessitent toujours plus de prévention, de sensibilisation et d’écoute.
Et parallèlement à ces risques professionnels, l’érosion du nombre de Médecins du travail qui ne permet plus d’assurer le même suivi médical selon les catégories socioprofessionnelles.
Pour que le travail demeure encore et toujours la santé, il s’avère primordial que la collaboration entre les entreprises et les Services de Prévention et de la Santé au Travail s’inscrive dans un véritable partenariat.